– Les supporteurs ont réclamé votre démission, le départ d’Hafiz Mammadov…

« C’est normal qu’ils ciblent Mammadov,qu’ils demandent ma démission… S’il suffisait que je démissionne pour régler les problèmes, je dormirais mieux, ma vie serait plus sereine. Sauf que demain si je démissionne, il n’y a plus de son et plus d’image. C’est-à-dire qu’il n’y a plus de référent entre les administrations azéries, la DNCG, la Ligue… Le problème de mon départ, il se posera un jour, je ne m’accroche pas, je suis revenu pour réussir quelque chose avec mon club, et on a réussi parce qu’on est remontés tout de suite. Même si, depuis, la situation est très difficile… »

– Avez-vous conscience de ce qu’ils vous reprochent ?

« Les supporteurs font un amalgame Mammadov – Martel, puisque c’est moi qui l’ai fait venir et que, depuis, il a disparu des radars. Mais un actionnaire qui a 99,99 % du club, qui met 24 millions d’euros tant bien que mal et qui, d’un coup est aux abonnés absents… Je fais le maximum de ce que je peux faire. L’actionnaire a 99,99 %, qu’est-ce que, moi, je peux faire d’autre ? »

– On vous reproche d’avoir visé trop haut cet été, de ne pas être un bon gestionnaire. Pourquoi ne pas avoir budgétisé la 17e place ?

« On n’a pas visé haut ! On a monté un budget avec l’actionnaire, et c’est encore nous qui l’avons freiné ! Au mois d’avril dernier, il voulait mettre 10 millions de plus en transferts, on l’a calmé par peur que ce soit difficile de payer. Le budget a été basé sur la 10e place, en masse salariale cela voulait dire 12,5 millions d’euros, un budget logique, avalisé par l’actionnaire, ce qui en L1 permet de viser entre la 10e et la 14e place. S’il avait amené l’argent promis, on ne serait pas 19e du championnat. »

– Vous évoquez un « élément nouveau » venu de Bakou… Mais comment croire encore aux promesses ou affirmations de Mammadov ?

« Aujourd’hui, ce qu’il nous a dit, c’est qu’il est quelqu’un d’honnête, et que si vraiment il voyait qu’il ne pouvait toujours pas (payer) à la mi-mars, il rendrait ses parts. Parce que s’il ne verse rien, et qu’il ne rend pas les parts, on est morts. C’est pour ça qu’on est allé lui présenter ça. Notre proposition ne l’a pas fait sauter de joie. »

– Mais avez-vous autre chose que sa parole, parce que franchement…

« On est allé voir Hafiz Mammadov, mais pas seulement. Vous vous doutez bien… L’ambassadeur de France à Bakou est un allié important. Tous les éléments sont appuyés par un certain nombre de personnes. On l’a incité à prendre cette position. On est le 22 février, ça ne peut pas durer, on doit pouvoir bâtir le Racing de demain. »

– Au delà de ce que lui peut vous assurer, quels échos avez-vous de sa situation personnelle ?

« Elle est compliquée puisqu’il n’a pas payé la première tranche de janvier. Mais on nous a dit que ça allait mieux, qu’il y avait une évolution. Et ça ne venait pas de lui. »

– Un pied en L2, un public agacé, un actionnaire absent : votre image n’est plus vraiment sexy…

« Il ne faut pas tout mélanger. On est dans une situation compliquée, on n’est pas encore morts. Le club a beaucoup d’atouts : le nouveau stade, le centre de formation qui fonctionne, les dettes qui restent extrêmement faibles, et on a aussi un potentiel supporteurs, il n’y a qu’à voir l’attente. On est malades mais loin d’être morts. Il y aura des époques meilleures pour le Racing, je parle de l’entité. Lens, c’est parfois usant mais c’est surtout un club exceptionnel. Ce n’est jamais neutre, ici. »